Self portrait / Acrylique sur papier / 21×29,7 cm / 2000
Le Cow-boy aux longs bras / Crayon sur papier / 65×50 cm / 2009
Une poupée noire aux fixes danse avec un américain / Peinture sur papier / 80×40 cm / 2003 / Collection particulière
Inside Cow-boy / Acrylique sur papier / 100×60 cm / 2008
Le Cow-boy aux longs bras / Terre cuite / Hauteur : 35 cm / 2014
Le ventre de Jessie James / Huile sur panneau / 180×130 cm / 2008 / Collection particulière
Parmi sa fabrique de “monstres“ se glisse un personnage récurrent dans la production polymorphe du plasticien : le cow-boy, figure indissociable du grand mythe fondateur américain.
Pour Le Calvaire (2010), le cow-boy, parangon de virilité et bravoure, fait la « nique » au diable. Les nombreux autoportraits de l’artiste en cow-boy affichent, quant à eux, un air sauvage, contemplatif, mais laissent deviner les tourments d’une âme sensible, comme en témoigne Le Baiser (2005) entre « gun » et « rose ». Le ventre deJessie James (2008) — au chromatisme puissant et à la force presque expressionniste — tout comme la cage à oiseau sculptée en grillage Les Larmes du Cow-boy (2009), sont l’un et l’autre des radiographies d’un homme donnant à voir l’envers du décor, ce qui affleure sous la peau, un homme de chair et de sang. Le cow-boy aux longs bras (2014) semble avoir perdu, lui aussi, les attributs du super héros attendu. Sous son chapeau en feutre immense, un petit garçon a revêtu le costume de son demi-dieu. Révolver à la main, le poids de ses bras bien trop longs et distendus, il réfléchit en solitaire.
« Tous ces chevaliers modernes revisités offrent comme l’endoscopie d’un archétype, et semblent demander : qui est le cow-boy aujourd’hui ? Se dessine alors l’image d’un être vulnérable malgré tout, une démythification de la figure masculine, bien loin des héros romanesques de John Ford, Raoul Walsh ou Howard Hawks. »
Marie Deparis Yafil – extrait du texte “Laurent Esquerré à la galerie Charlotte Norberg“ – 2009